Coupe du Monde : Focus sur les années d’hégémonie de l’équipe de France

La France s’est qualifiée pour sa 4e finale de Coupe du Monde.

Dans l’histoire du Mondial à 32 équipes, aucune équipe ne fait mieux.

Dans leur histoire, les Bleus n’avaient jamais connu pareille réussite sportive.

Retour sur le parcours épique des Bleus en 1998.

12 juillet 1998. Par une soirée colorée à aucune autre, la France se lance dans une fête inédite et endiablée. Pour la première fois de son histoire, l’équipe nationale de football est sacrée championne du monde et après les désillusions des années 80 et surtout les sombres échecs du début de la décennie, c’est un formidable accomplissement.

Ce soir-là, avant le coup d’envoi contre le Brésil, si l’on avait demandé aux supporters de la première heure voire aux joueurs eux-mêmes s’ils signaient pour gagner France 1998 quittait à ne plus jamais gagner par la suite, sans doute que beaucoup auraient accepté ce deal fictif.

24 ans après, les choses ont toutefois bien changé et les suiveurs de l’époque auraient sûrement ri au nez d’un voyageur du futur s’il avait débarqué en leur disant que passé leur premier triomphe, les Bleus allaient s’inviter à trois des six finales suivantes. Même dans leur rêve les plus fous, les supporters qui n’avaient jamais vu leur équipe disputer la moindre finale mondiale avant 1998 n’auraient pu imaginer pareil destin. Et pourtant.

Si l’on écarte les désillusions de 2002 et de 2010, l’équipe de France a réussi des performances inégalées sur la scène internationale. Elle a ainsi été de quatre des sept finales précédentes, soit autant que le bilan combiné du Brésil et de l’Allemagne, des poids-lourds, sur la même période.

Qu’est-il alors arrivé à cette équipe lors de cet été 1998 ? Les raisons peuvent être multiples mais il va de soi que les Bleus se sont indéniablement décomplexés lors de ce tournoi joué sur leurs terres. Les demi-finalistes de 1982 et 1986 n’avaient certainement pas moins de talent que leurs successeurs mais ils étaient poursuivis par un manque criant de réussite et peut-être par une carence en convictions.

La victoire finale a longtemps semblé taillée pour les autres mais clairement pas pour la France.

Deux coups de têtes rageurs de Zinedine Zidane contre le Brésil sont donc bientôt venus mettre à mal toutes ces fausses croyances. Soudain, les joueurs français ont adopté une autre attitude à leur propre prévision, davantage bienveillante. De timorée, la France est devenue conquérante au point de glaner l’EURO 2000 à suivre en patronne avant de surprendre le monde une fois encore en 2006, en alliant justice offensive et solidité à toute épreuve, derrière son guide Zidane.

Sans le coup de force de 1998, la France n’aurait sans doute pas eu le mental pour se glisser jusqu’en finale d’Allemagne 2006.

La génération suivante portée par Hugo Lloris, Olivier Giroud ou encore Antoine Griezmann n’aurait sans doute pas autant cru en elle-même si elle n’avait pas été biberonnée par tant d’exploits tricolores. Et bien sûr si elle n’avait pas été portée par l’incarnation même du succès à la Française qu’est Didier Deschamps.

Sans incidence sur 2006, le sélectionneur des Bleus a été l’un des instigateurs de 1998 en bon capitaine qu’il était et les finales de 2018 et de 2022 portent indéniablement sa marque. Comme les deux âges d’or brésiliens (années 60), l’âge d’or italien (années 30) et l’âge d’or allemand (années 70/80), la France a pris le début du XXIe siècle à bras le corps pour le faire sien. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.