Blocage du Canal de Suez : 2,2 % du Produit intérieur brut du pays menacé
Un porte-conteneurs est bloqué depuis mercredi 24 mars sur le passage du canal de Suez. Un événement qui, s’il se prolonge, pourrait coûter cher à l’Égypte, propriétaire de l’équipement depuis sa nationalisation en 1956.
Le canal de Suez est bloqué depuis mercredi 24 mars après l’échouement d’un porte-conteneurs long de 400 m.
Ces images incroyables ont fait le tour du monde. Elles pourraient coûter cher à l’Égypte.
En effet, en 2020, près de 19 000 navires ont emprunté le canal pour transporter des cargaisons soit une moyenne de 51,5 navires par jour, selon l’Autorité du canal de Suez (SCA). Un passage que l’Égypte gagne beaucoup d’argent et qui lui a rapporté l’année dernière 5,61 milliards de dollars, soit plus de 2,2 % du Produit intérieur brut du pays.
200 navires sont actuellement bloqués. Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime, estime dans le Parisien que le passage du canal de Suez coûte « environ 500 000 $ (423 000 €) pour chaque navire ». Un chiffre qui peut même augmenter en fonction de la taille du cargo. Ainsi, un gros cargo de 18 000 conteneurs paie environ 800 000 dollars (678 564 €), selon les estimations.
Présentement, selon la revue spécialisée Lloyd’s list, plus de 200 navires sont bloqués aux deux extrémités et dans la zone d’attente située au milieu du canal.
Avec ce blocage, plusieurs compagnies pourraient choisir de contourner l’Afrique par le cap de Bonne Espérance, ce qui rallongerait leur trajet d’une dizaine de jours.
Si les 200 bateaux actuellement bloqués choisissent cette option, cela pourrait engendrer plus de 8 millions d’euros de perte pour l’Égypte.
Ce chiffre pourrait même croître encore si la situation ne se débloque pas rapidement.
Même si des travaux de « sauvetage » ont été lancés pour libérer le cargo coincé, la société qui s’en occupe explique qu’une reprise du trafic normal pourrait prendre « des jours voire des semaines ».
Cet incident peut aussi « pousser le gouvernement égyptien à effectuer de nouveaux travaux d’élargissement », explique encore Paul Tourret dans Le Parisien.
