Papis Demba Cissé : « Je suis toujours à la disposition de l’équipe nationale »

En vacances au Sénégal, l’international sénégalais, Papis Demba Cissé, présent à la cérémonie de présentation de la Coupe d’Afrique des nations à Sédhiou, s’est prêté aux questions de RECORD. L’attaquant de Fenerbahçe a évoqué la sélection et sa relation avec le sélectionneur Aliou Cissé que d’aucuns disent tendus. Papis dit également n’avoir pas mis un terme à sa carrière internationale.

Papis, le Trophy Tour est de passage dans le Pakao. Quel sentiment vous anime en voyant la Coupe d’Afrique chez vous ?

Très ravi de voir le trophée à Sédhiou. Je salue. D’abord tous les Sénégalais et le peuple casamançais, particulièrement ceux de Sédhiou. Je félicite également le ministre des Sports Matar Bâ, ainsi que notre ambitieux maire Abdoulaye Diop et tous les gens qui sont au cœur de cette tournée nationale. Depuis longtemps on courait après ce trophée. Beaucoup de générations sont passées, de Bocandé à la génération 2002, mais c’était écrit que ce sont nos cadets, la bande à Sadio Mané, qui ramèneront la Coupe au Sénégal: C’était notre vœu le plus absolu.

Beaucoup pensaient que votre génération était bien armée pour remporter la CAN. A quoi vous avez pensé au moment de toucher ce trophée ?

À beaucoup de choses. Je me rappelle de la fameuse débâcle de Bata avec Amara Traoré, à l’époque. Tout le monde croyait qu’on allait remporter la Coupe d’Afrique cette année-là, parce que le Sénégal disposait de l’une des meilleures équipes sur le continent à cette époque. Mais l’homme propose et Dieu dispose. C’était difficile quand même à digérer, mais aujourd’hui, tous ces espoirs perdus ont été effacés par ce sacre continental. Je félicite ces joueurs qui ont enfin ramené la Coupe au Sénégal.

Ne croyez-vous pas que cette génération avait les moyens de triompher lors des précédentes éditions (2017-2019)?

Le Sénégal a toujours été un pays de football. Il pouvait remporter la CAN depuis longtemps. Comme je le disais tantôt, nous sommes des croyants et je crois que le trophée est arrivé à son heure. Il faut prier pour que cette Coupe reste le plus longtemps au Sénégal.

C’est quoi la différence entre votre génération et celle qui vient de remporter la CAN?

J’avoue qu’à notre époque, tout était en place. C’est juste qu’on n’avait pas la chance de la gagner. Après le sacre, certains ont estimé que cette nouvelle génération est plus chanceuse que la nôtre. Mais je ne vais pas me focaliser sur ce facteur chance, je dirais que ces joueurs sont allés chercher cette Coupe en vrais guerriers, parce que le début était très compliqué pour eux, surtout les deux premiers matches, même si tous les moyens étaient réunis. Durant la compétition, je discutais avec quatre à cinq joueurs. À ce moment, j’étais sans club. J’étais à la maison, en Angleterre et je vivais la Coupe d’Afrique comme eux. La CAN ne se gagne pas en spectateur ou en dormant, ils ont lutté jusqu’au bout pour décrocher cette première étoile pour le Sénégal.

Il ne suffit pas d’avoir de bons joueurs pour gagner une compétition, non ?

 Disposer de bons joueurs ne permet pas toujours de remporter une compétition. C’est la niaque qui gagne la Coupe d’Afrique. Et les jeunes l’ont montré. Ils sont allés chercher cette Coupe. Il faut leur féliciter. Les moyens ont évolué. Aujourd’hui, le budget des compétitions est passé de 900.000.000 FCFA à 5 milliards… Franchement, je ne sais pas. Je ne me suis jamais attardé dans ce domaine. Mon seul objectif, c’était de marquer des buts pour mon équipe. On ne peut pas dire qu’ils ont gagné, parce qu’il y avait les moyens. Je dirais juste que tout était réuni, comme à notre époque.

À quel moment avez-vous senti que le Sénégal allait remporter cette CAN?

J’ai senti qu’ils étaient tous unis. Je disais tantôt que j’étais en relation avec des joueurs. Je ne citerai pas de noms, ils se reconnaîtront. Mais les retours que j’avais me confortaient dans l’idée que cette génération allait ramener la Coupe. Je ne me suis pas trompé. Je leur tire mon chapeau. Ce sont de vrais Lions.

Un retour en sélection de Papiss Cissé est-il envisageable, notamment pour le prochain Mondial au Qatar ?

Pourquoi pas, c’est possible. Je suis toujours en activité. J’ai été élevé par des parents militaires, de vrais patriotes. Je ne refuserai jamais de porter le maillot du Sénégal. Je serai présent à chaque fois que le coach aura besoin de moi.

Cette saison, votre bilan en club c’est 2 buts, 2 passes décisives, contrairement aux années précédentes. Votre retour n’est-il pas hypothétique ?

Il y a 4 ans, je pensais bien à un retour en équipe nationale, quand je quittais le championnat chinois, pour rejoindre Alanyaspor, en Turquie. Mais je ne me focalise pas sur ça. Si cela arrive, je suis preneur, autrement la vie continue.

Vous étiez moins performant en un moment donné, mais subitement vous avez retrouvé vos sensations de buteur à 37 ans. Quel est votre secret?

Dans le football il n’y a pas de secret. Seul le travail paie. Il faut toujours continuer à persévérer, cela fait partie de mes principes. Rester professionnel avec une bonne hygiène de vie. Même à la maison, je bosse. Le mental est aussi une de mes forces.

On est à quelques mois de la Coupe du monde et d’une probable qualification à la CAN 2023. Com ment voyez-vous l’avenir de l’équipe du Sénégal ?

D’abord il faut prier pour que les joueurs restent en forme, parce que c’est bientôt la reprise de la nouvelle saison. Comme on dit, c’est facile d’arriver au sommet, mais le plus difficile c’est d’y rester. J’en sais quelque chose, mais ils peuvent le faire. Pour la Coupe du monde, ils sont des professionnels, la vérité sera sur le terrain et je sais qu’ils sont prêts pour ça.

Personne ne s’est imposé dans l’attaque sénégalaise. Pensez-vous pouvoir apporter quelque chose à cette équipe ?

Tout peut arriver. Si ce n’est pas moi, ce sera quelqu’un d’autre. Mais il faut savoir que je n’ai pas encore dit mot dernier mot. Il me reste des cartouches. Marquer des buts, c’est mon métier. Mais on peut avoir la malchance de ne pas marquer et cela peut arriver à tous les attaquants. Il faut juste rester concentré et continuer à croire en soi. Je dirais juste à mes jeunes frères de continuer sur cette bonne lancée.

Le stade municipal de Sédhiou portera votre nom. Qu’est-ce que cela vous fait ?

Un énorme plaisir. Je suis très satisfait. Sédhiou m’a fait honneur. Donner mon nom au stade municipal, ce n’est pas donné à tout le monde. Sédhiou fait partie de moi. Je ne peux pas mettre les pieds au Sénégal, sans venir à Sédhiou. Ce qui me plaît encore plus c’est que le stade est à 150m de chez moi. C’est l’occasion de remercier les populations du Pakao. Je dis un très grand merci au maire Abdoulaye Diop pour ce geste.

Source : RECORD