La plantation des mangroves sur la réserve naturelle communautaire de Palmarin : Une solution contre l’érosion côtière

Située au cœur de cette région naturelle, dans le Centre-Ouest du pays, la réserve communautaire de Palmarin se veut une solution durable contre l’avancée fulgurante des eaux de l’océan.

L’avancée inexorable de la mer laisse derrière elle un sillage de dévastation. Les communautés côtières, autrefois florissantes, se retrouvent désormais vulnérables face à cette force implacable. Les habitations autrefois sécurisées sont englouties par les eaux salées, laissant derrière elles des vestiges de vies déracinées.

De Ziguinchor à Saint Louis en passant par Dakar, la mer gagne du terrain sur les côtes sénégalaises. Dans leur repli, les vagues font énormément de dégâts.

Pour y remédier, l’État ainsi que plusieurs entreprises et organisations à l’instar du groupe Sonatel ont lancé des initiatives afin de restaurer l’environnement dégradé.

La campagne de reboisement des mangroves dans la réserve communautaire de Palmarin en est un exemple.

Un projet lancé par la Société nationale des télécommunications (Sonatel) en partenariat avec l’ONG Nébéday Sénégal, qui vise à planter des palétuviers des zones conquises par l’eau salée et qui a eu lieu ce samedi à Palmarin.

Il est 07heures 26 du matin à Dakar. Sur la VDN, devant le siège de la Sonatel, une foule immense s’est éparpillée en divert endroits pour attendre le départ. A côté six bus Selov ( une agence de location de voitures à Dakar) sont garés par ci et par là.

Une longue file d’attente s’est formée après la distribution des T-shirt et casquette pour récupérer la nourriture de la journée.

Des sacs biodégradable remplis de barquettes et de boisons sont distribués.

A 09heures 13 le convoi quitte le siège de la Sonatel, direction Palmarin.

Une bonne ambiance reigne dans le bus avec les chants des Bongos.

Après un long trajet les bus sont bien arrivés à 12 heures 36 à Palmarin.

Arrivés à l’hôtel de ville, les Bongos (un instrument de musique très apprécié au Sénégal) retentissent de nouveau accompagné par les applaudissements des autorités administratives coutumières et religieuses de la commune de Palmarin.

Abdou Touré, activiste environnemental et intitateur de quartier Chalenge alerte de prime à bord des invités.

« Nous avons amené assez de sac poubelle, de grâce ramassez tous les déchets et ne laissez aucune trace de saleté sur les lieux ».

Les mangroves mangroves jouent un rôle prépondérant dans notre écosystème.

Ils protègent les côtes de l’érosion et des phénomènes météorologiques extrêmes, et contribuent à la qualité de l’eau en filtrant les nutriments et les sédiments.

« Chaque année avec le partenaire Nebeday on vient avec une forte mobilisation et on se déplace pour restaurer l’écosystème de la mangrove », a expliqué Lamine Gackou chef de projet environnement dans le département RSE.

Après les discussions et les interventions le cortège de charrettes emprunte les routes boueuses pour se rendre au niveau de la mangrove.

Un trajet difficile mais très beau en visuel 

Parcourir cette route boueuse est une aventure en soi. Chaque pas semble résister, s’enfonçant dans la boue molle avec une résistance presque palpable. Les traces de pneus et d’empreintes de pas précédents sont figées dans cette masse brunâtre, témoins des voyages tumultueux qui ont précédé.

Des flaques d’eau stagnante ajoutent une dimension de réflexion à ce chemin imprévisible.

L’eau boueuse capture les reflets déformés des arbres environnants, créant une peinture éphémère sur la surface troublée. Les pneus des charrettes et des véhicules laissent des sillons irréguliers, formant des motifs presque abstraits dans la boue liquide.

Le passage sur cette route boueuse exige une attention constante, chaque virage étant une négociation avec la glaise persistante le tout avec un convoi de charrette.

Une ambiance amicale règne dans la foule. Les questions des jeunes qui, pour la plupart, effectuent leur premier voyage à Palmarin, fusent de partout. Ils interrogent les charretiers sur la présence de serpents et d’autres animaux dans la broussaille.

Ici, la nature, encore sauvage, sert de refuge à plusieurs espèces fauniques.

Soudain, nous apercevons une parcelle qui ressemble à un cimetière catholique.

« Non c’est un terrain. Il est délimité par des croix sur les quatre coins », explique le charretier Abdoulaye Ndour aux visiteurs.

Au bout de plus d’une heure de route, nous sortons enfin de cette végétation touffue. Nous entamons alors un périple sur des terres boueuses et de vastes étendues trop salées pour être cultivées.

Sous le soleil chaud, les palmes des rôniers caressent le vent en transe.

Les éclats du soleil se reflètent en cascade sur les eaux stagnantes.

Après avoir tourné en rond nous sommes enfin arrivés à destination.

D’innombrables sacs remplis de propagules de mangroves et de petits seaux noirs ont déjà été acheminés avec une autre équipe.

Quelque instant après le reboisement à déjà commencé.

« Je suis néophyte voulez-vous bien m’expliquer comment on fait pour reboiser ? » demande solennellement un nouveau.

«  C’est simple tu enlèves le capuchon de la propagule, tu prends un tiers et tu plantes. Dès que t’es doigts touchent le sol, tu lâches.
Ensuite tu fais deux pas et tu reprends le même procédé jusqu’au bout de la ligne », explique une femme blanche tout de noir vêtue ».

Une nouvelle expérience pour plusieurs visiteurs

« En dehors de la connexion qu’on a eu avec la nature qui est une grande découverte pour moi l’aspect humain aussi était hyper important. Des gens qui ne se connaissaient que derrière les écrans ont pu mettre des visages sur les noms
Merci tonton Abdou pour cette expérience humaine et environnementale », a expliqué un des visiteurs.

Pour l’activiste environnemental, Abdou Touré cette campagne est exceptionnelle comparée au précédentes.

« Chaque année nous remarquons plus d’engagement des jeunes et de la population ce qui entraîne une augmentation du nombre de propagules à planter et plus de surface .
L’évolution est positive et les résultats visibles », a t’il ajouté.

Selon lui ces campagnes contribuent à la sécurité économique et alimentaire : « Sur le plan économique cette plantation renforce la capacité de la mangrove à plus attirer pour le tourisme car plus d’oiseaux et d’animaux trouvent un refuge et de la nourriture.
Elle permet à la population d’avoir plus de ressources provenant de la pêche, de la cueillette des crustacés et l’installation de plus de ruches d’abeilles pour la récolte du miel de mangrove ».

L’objectif de cette année était de planter 1 millions 500 plantes. Ainsi, la Sonatel et ses partenaires apportent leur contribution à la restauration de l’un des sites les plus sensibles de la réserve biosphère du Delta du Saloum et inscrite comme zone humide d’importance internationale.