Etat de santé jugé préoccupant : Amnesty, Raddho et Lsdh demandent la libération de PAN
Les organisations des droits de l’Homme suivent de près la situation du journaliste Pape Alé Niang. Dans un communiqué conjoint, Amnesty, la Raddho et la Lsdh mettent en garde les autorités sur l’état de santé du directeur de Dakar-Matin et les invitent à cesser cet «acharnement judiciaire». Rsf a presque utilisé les mêmes mots pour demander sa libération.
L’état de santé de Pape Alé Niang serait toujours préoccupant. En grève de la faim depuis le 24 décembre dernier, en protestation à la révocation de sa liberté provisoire, il a été admis à l’hôpital Principal de Dakar, provoquant la réaction outrée des organisations des droits de l’Homme. Amnesty international, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) et la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme condamnent (encore) «cette incarcération» et préviennent de «tous les dangers» qui pèsent sur la vie du journaliste. Dans un communiqué conjoint, les trois organisations rappellent à l’Etat ses engagements de respecter les droits de l’Homme et l’invitent à cesser «l’acharnement judiciaire» sur le journaliste et à abandon-ner «toutes les charges retenues» contre le directeur du site d’informations Dakar-Matin.
«Je reste fort et déterminé»
Dans un communiqué publié hier, Rsf a partagé les confidences de Pape Alé Niang. Il dit : «Je reste fort et déterminé, toujours prêt à me battre pour ma liberté, pour la liberté de la presse…»
Aujourd’hui, Reporters sans frontières dit aux autorités
sénégalaises qu’il est temps de clôturer son dossier et de le libérer. «Comme je l’ai déjà fait en me rendant à Dakar le 1er décembre dernier, Rsf insiste pour que Pape Alé Niang, qui a le soutien de ses consœurs et confrères de la presse sénégalaise, soit immédiatement libéré», demande Christophe Deloire, le Secrétaire général de l’organisation. «Si les autorités sénégalaises ne veulent pas laisser croire à l’opinion publi-que africaine et internationale que Pape Alé Niang est victime d’un harcèlement cruel, elles doivent clôturer son dossier, abandonner toutes les charges qui pèsent sur lui et le libérer immédiatement», enchaîne le Sg de Rsf. Cité par Rsf dans son communiqué, Me Moussa Sarr, l’un des avocats de Pape Alé Niang, a remis en cause les motifs invoqués par le Parquet pour révoquer la liberté provisoire dont jouissait le journaliste : «Le Parquet a créé un lien d’apparence entre la participation de Niang à un direct sur Youtube et son évocation du Directeur général de la Police nationale, alors que ces deux éléments ne faisaient aucunement partie de son dossier.» Alors que pour Me Ciré Clédor Ly, il «ne s’est jamais réellement exprimé publiquement sur son dossier en cours». «Rien ne justifiant son arrestation, Rsf appelle à la clôture de l’information judiciaire en cours ainsi qu’à une remise en liberté immédiate», demande l’organisation. Il faut rappeler que Pape Alé Niang a été interpellé le 6 novembre et incarcéré, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire le 20 décembre. Cette liberté conditionnelle sera révoquée moins d’une semaine plus tard pour motifs de non-respect des termes de son contrôle judiciaire suite à une intervention du journaliste dans un live Mollah Morgan et sa propre sortie sur Facebook sur le Directeur général de la Police nationale.
