[Rétro 2022] | Juin 2022 : Arrestation des membres de « la force spéciale » 

L’année 2022 a été marquée par plusieurs arrestations et des emprisonnements tout d’activistes et d’opposants. Il s’y ajoute l’emprisonnement du journaliste Pape Alé Niang pour « diffusion de fausses nouvelles ». Des disparitions troublantes ont été notées au cours de cette année. Il s’agit de François Mancabou et des deux gendarmes Didier Badji et Fulbert Sambou.

En juin 2022, plusieurs membres de la «Force spéciale» ont été arrêtés suite à la manifestation contre le pouvoir, qu’avait appelé l’opposant Ousmane Sonko. Les membres de la «Force spéciale» sont accusés d’avoir voulu semer le chaos à Dakar, de préparer des manifestations violentes et autres actes attentatoires à la sécurité publique. Onze (11) membres ont été arrêtés au lendemain des manifestations.

Le juge du deuxième cabinet a requis le mandat de dépôt contre les mis en cause. Mais le ministère public ne s’est pas arrêté là. Le procureur a en plus requis le mandat d’arrêt contre huit autres personnes qui seraient liées à cette affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, qui sont dans la nature.

Pape Ibra Guèye alias «Papito Kara» a été arrêté pour détournement des Unes de journaux pour une revue de presse qu’il faisait sur le web. Il a été placé sous mandat de dépôt depuis le 2 août par le juge du deuxième cabinet Mamadou Seck pour « diffusion de fausses nouvelles ».

Une semaine après l’arrestation de Papito Kara, c’est au tour du coordonnateur de la mafia « Kacc-Kacci », Outhmane Diagne, d’être placé sous mandat de dépôt. Il est visé pour « diffusion de fausses nouvelles, effacement et modification des données de journaux ». Les deux activistes croupissent depuis cinq mois en prison.

L’activiste Abdou Karim Gueye plus connu sous le nom de Karim Xrum Xax et Cheikh Oumar Diagne sont emprisonnés suite aux propos qu’ils ont tenus sur le décès de l’imam Alioune Badara Ndao. À cette liste, s’ajoute l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang.

Disparations mystérieuses de François Mancabou et de deux gendarmes

L’année 2022 est marquée par les disparitions troublantes de Francois Mancabou et de deux gendarmes.

Interpellé à Dakar le 17 juin dernier, jour de manifestations interdites à l’appel de la principale coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, François Mancabou, que l’on disait appartenir à un commando appelé « Forces spéciales » et dont certains de ses membres sont déjà arrêtés, a rendu l’âme dans des circonstances encore obscure.

Le procureur Amadou Diouf avait donné des instructions à la Division des investigations criminelles d’ouvrir une enquête diligente, exhaustive et rigoureuse afin de déterminer les causes et les circonstances exactes du décès. L’enquête est toujours au point mort.

La famille du défunt a contesté la thèse de la «mort accidentelle », servie par l’hôpital Principal de Dakar où le défunt était interné et a soutenu que Mancabou a été « torturé » et « brutalisé » par la police.

En novembre, deux agents de la gendarmerie nationale ont disparu dans des circonstances non encore élucidées. D’après le parquet, Didier Badji, adjudant-chef de la gendarmerie en service à l’inspection générale d’État et le sergent Fulbert Sambou de la direction des renseignements militaires.

Les recherches effectuées par les sapeurs-pompiers et la marine nationale ont permis de retrouver le corps de Fulbert Sambou au Cap Manuel. Le Procureur Amady Diouf dit avoir aussi instruit la Section de Recherches de poursuivre les investigations et les recherches concernant l’Adjudant-Chef Didier Badji, lui aussi porté disparu en même temps que Fulbert Sambou, qui reste toujours introuvable.