ANCELLOTI SE BRAQUE, LE REAL PLIE ET ROMPT

On n’en demandait pas moins, et on a été servi. L’Etihad stadium nous a offert un grand spectacle digne des grandes soirées de Ligue des champions, comme on en a l’habitude de vivre. La demi-finale retour entre le City de Guardiola et le Real Madrid de l’expérimenté ANCELLOTI a tourné à l’avantage du premier cité, au terme d’un match haletant d’intensité et spectaculairement époustouflant, surtout de la part des citizens qui ont globalement maîtrisé la rencontre et martyrisé des madrilènes qui n’avaient que leurs jambes pour courir après le ballon et leurs yeux pour assister impuissamment au récital des anglais.

Les Guardiola’s boys ont rapidement confisqué le cuir et asphyxié les madrilènes incapables de se projeter vers l’avant à la récupération du ballon. Pourtant ce Real est une équipe faite pour souffrir mais assassine en transitions rapides pour porter l’estocade à ses adversaires. Mais hier soir on a vu un autre Real Madrid brouillonne, sans idée et très peu inspirée, même dans ses moments où il pouvait secouer Manchester City sur quelques actions offensives.

COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?

Acteur principal du sacre de l’année dernière et réputé grand coach devant l’éternel, ANCELLOTI s’est, cette fois-ci, totalement braqué dans l’approche du match et surtout passé à côté de l’analyse du déroulement de la rencontre.

Des choix surprenants

Qu’est ce qui a pris le board madrilène pour mettre Antonio Rudiger sur le banc, en lieu et place de Militao. Sur le match aller, l’allemand a fait un match plus que correct et a éteint le géant norvégien qu’il a muselé durant presque toute la rencontre. Il a brillé par ses placements intelligents pour couper les trajectoires de passes vers l’attaquant de City, en plus d’avoir répondu au défi physique que voulait lui imposer ce dernier.

Devant un Grealish intenable cette saison, par qui passaient toutes les offensives dangereuses de City, l’option de titulariser Lucas VAZQUEZ pouvait être aussi une alternative crédible afin limiter les dégâts causés par le feu follet mancunien à Daniel Carvajal. Le numéro 10 mancunien a fait très mal à la défense madrilène hier soir. Mais là où le coach italien s’est totalement braqué, c’est surtout son obsession à vouloir opérer un pressing offensif sur City et refuser de constituer un bloc bas devant la défense. Face à des joueurs techniquement doués et capables de sortir proprement le ballon pour avoir des espaces devant, l’option du pressing était suicidaire. En outre, le Real Madrid est une équipe qui est la meilleure d’Europe dans les transitions rapides et qui a bâti ses récents succès avec cette stratégie d’aspirer ses adversaires pour ensuite les punir dès la récupération du ballon avec des joueurs aussi rapides que décisifs que sont VINICIUS, RODRIGO et BENZEMA. En football, les stratégies et les systèmes changent dès fois, en fonction de l’adversaire. Le système doit être évolutif, maniable et adaptable, alors que le coach doit être plus flexible et moins dogmatique dans sa manière de faire évoluer son équipe et le choix de ses joueurs. Bref l’orgueil du coach a fait humilier le plus grand club d’Europe. Il s’est entêté à vouloir titiller Manchester dans son jeu favori : la possession et le pressing. Cela lui a coûté cher. Même si on s’appelle le REAL MADRID, il faut dès fois savoir faire le dos rond, si la situation le demande, pour bâtir une stratégie victorieuse. ABDOUKARIM NDIAYE