ENQUÊTE : Nicaragua, la nouvelle route de la soie des migrants sénégalais qui rêvent d’Amérique

 

De plus en plus les migrants africains et surtout les sénégalais préfèrent rejoindre les États-Unis plutôt que l’Europe. Depuis Madrid, en Espagne, beaucoup tentent de gagner Tapachula, au Mexique, en passant par l’Amérique du Sud. Une route migratoire peu connue et très risquée.

 

Un voyage à coup de millions, en traversant  Honduras, Guatemala et Mexique.

Plusieurs  jeunes candidats au parcours ardu, cruel et parfois déplorable ont témoigné auprès d’un de nos journalistes, voici l’incroyable périple des migrants qui ont emprunté la route de Nicaragua.

C’est tout sauf un voyage d’après plusieurs témoignages recueillis par notre journaliste.

Dans une forêt hostile regorgée de pièges beaucoup de migrants y laissent leurs vies.

Dans ce voyage pénible, des hommes, des femmes, des personnes âgées et même des enfants qui n’ont plus rien à perdre sauf leurs vies connaissent le pire de l’humanité.

Tout au long du voyage c’est le calvaire, le chacun pour soi, mais l’entraide, l’amour et l’espoir pour certains.

Même si le fameux « Barça ou Barsax » existe toujours, la route de Nicaragua est  désormais un des noms qui résonnent dans les conversations lorsqu’on prend des nouvelles des émigrés et qu’on s’échange les « bons plans » pour préparer son voyage.

Des vidéos postées sur TikTok  ( 1, 2, 3, 4) montrent des Sénégalais lors des différentes étapes du périple, entre voyages en bus et longues marches en forêt. D’autres se filment en train d’escalader le mur entre le Mexique et les États-Unis. Ce voyage est extrêmement coûteux, périlleux et épuisant, comme le racontent des témoins qui ont accepté de livrer tout ou une partie de leur expérience avec la rédaction de Mediaactu.

 

Plus de 2.000 enfants ont été séparés de leurs parents migrants illégaux en un mois et demi. — JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

 

Un avenir meilleur c’est ce qu’est venu cherché Abdoulaye aux États Unis.

Au Sénégal, ce jeune homme de 27 ans était un cadre dans une pharmacie où il a laissé derrière lui, un salaire de 225 mille f cfa par mois pour aller aux États Unis.

Ici pour trouver un travail, c’est La Croix et la bannière.

« Depuis mon arrivée je suis à la recherche d’un travail. Mais c’est très difficile d’en trouver parce qu’il te faut un permis de travail pour décrocher un job ».

Un désenchantement que ne partagent pas tous les émigrés sénégalais aux États Unis.

Ibrahima un autre Sénégalais a fait 10 jours de voyage pour arriver aux États Unis.

« J’ai pas encore le permis de travail mais j’arrive parfois à trouver des journaliers ou des travaux de deux ou trois jours. Tu peux facilement ramasser 100 ou 150 dollars, c’est déjà mieux que ce que je gagnais au Sénégal. »

Chaque année des milliers de subsahariens et de Nord-africains tentent leurs chances de l’autre côté de l’Atlantique.

Aux États-Unis, les Africains représentent 5 % des immigrés, une population qui connaît le plus fort taux de croissance. Pour beaucoup, l’Amérique est la terre de tous les possibles. Mais la réalité s’avère parfois difficile et les Africains se heurtent à diverses difficultés, dont une forme de racisme de la part de la communauté afro-américaine.

Au Sénégal (17 millions d’habitants), le salaire moyen est de 419.23 €. Cette donnée est issue de la moyenne des salaires moyens renseignés par les internautes habitant dans le pays. La différence avec le salaire moyen en France est de 81%.

Le taux de chômage au sens élargi est plus élevé en milieu rural (25,0% contre 19,0% en zone urbaine). Selon le sexe, le chômage touche plus les femmes (37,4%) que les hommes (10,2%), d’après une enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) datant du mois de juin dernier. 

Dans ce contexte, de nombreux Sénégalais sans perspectives sont candidats à l’immigration.

Le Sénégal a une histoire ancienne d’émigration vers l’Europe, destination qui a longtemps fait rêver. Mais les récentes success stories de compatriotes vivant aux États-Unis, mises en avant sur les réseaux sociaux, ont fait du pays de l’oncle Sam un nouvel eldorado dans l’imaginaire collectif. Un phénomène qui concerne essentiellement les hommes – très majoritaires –, mais aussi les femmes, qui n’hésitent pas, parfois, à prendre la route avec des enfants d’après plusieurs témoignages.

« A l’aéroport de Diass au Sénégal, il y avait des Sénégalais, des Mauritaniens et des Guinéens. »

«  Lors de mes 10 jours de voyage j’ai rencontré des femmes sénégalaises et d’autres nationalités au niveau du campus des réfugiés « , raconte Ibrahima.

« Personnellement j’ai pas rencontré de difficultés lors de ce voyage. Peut-être j’ai eu de la chance parce que il y a des senegalsi qui ont fait plus de deux pour arriver aux États Unis, et d’autres qui ont rencontré d’énorme difficultés avant d’arriver à destination. »

En tout Ibrahima a dépensé à peu près 5 millions de Francs CFA pour aller aux États Unis.

 

La demande visa, une véritable barrière

 

Dans un premier temps, beaucoup de candidats à l’exil tentent d’obtenir un visa en règle pour les États-Unis, mais aussi pour des pays européens (France et Allemagne principalement). Face aux refus répétés, ils se tournent vers la voie clandestine.

C’est le cas de Ibrahima à qui on a refusé à d’innombrables une demande de visa.

Pour rejoindre les États-Unis sans visa, il n y a qu’une seule route : se rendre dans un pays d’Amérique du Sud où la demande de visa se fait à l’arrivée, puis remonter au nord jusqu’à la frontière mexicaine. Depuis Dakar, capitale sénégalais, il n’existe aucune liaison directe vers l’Amérique du Sud. Madrid, hub aérien entre l’Amérique « latine » et l’Europe, est une étape indispensable. Un simple visa de transit permet de rejoindre les États Unis.

 

Le business de la police aux frontières

 

« J’ai pris un vol Dakar- Rabat-Madrid avec une escale à Rabat, explique Abdoulaye, puis de Madrid, je suis parti à Bogota, capitale colombienne. En Colombie, la demande de visa est gratuite et se fait sur place, mais, comme le précise Abdoulaye , les refoulements sont nombreux : Nous étions une vingtaine, et seuls six d’entre nous sont arrivés aux États Unis. Les autres, dont certains étaient mineurs, ont été mis en prison trois ou quatre jours dans l’aéroport. Ils ont ensuite été renvoyés à Madrid, puis de Madrid à Rabat. »

«  Il y avait aussi un migrant qui a été refoulé à l’aéroport de Madrid parce qu’il avait un problème de cachet ».

Le Nicaragua et le Brésil sont d’autres pays qui offrent les mêmes conditions d’entrée.

Plusieurs Sénégalais vivant au Brésil tentent aussi leur chances depuis le Nicaragua.

La plupart de ces migrants interrogés par notre journaliste ont essayé de réunir une certaine somme d’argent pour financer tout ou partie du voyage.

Ibrahima avait une boutique au Sénégal, il a donc pu économiser patiemment et s’est aussi appuyé sur l’aide de sa mère et de ses frères pour payer son voyage en une seule fois.

D’autres affirment avoir vendu terrains, voitures et parfois leurs maisons, ou encore avoir fait des emprunts à des connaissances, dettes qu’ils sont ensuite censés rembourser une fois arrivés sur place. Ceux qui n’ont pas pu rassembler suffisamment d’argent sont dans l’obligation d’appeler au Sénégal pour qu’on les envoie de l’argent ou sont forcés de travailler plusieurs mois dans le pays d’arrivée afin de poursuivre le voyage.

Abdoulaye a vendu sa moto pour compléter son billet.

Premier obstacle une fois arrivée à l’aéroport de Nicaragua, chaque voyageur doit payer 160 dollars pour avoir une carte d’autorisation.

Ensuite ils seront mis en rapport avec des guides. Le prix c’est 500 dollars pour faire la traversée du Nicaragua jusqu’à Tapachula une ville au climat humide et chaud de l’État mexicain du Chiapas située au sud de l’État, près de la frontière avec le Guatemala.

D’autres préfèrent prendre  un taxi qui va les déposer à la frontière de Honduras. Le prix c’est 50 dollars pour 7 heures de route.

« A partir de Honduras on va prendre un bus pour aller à Guatemala. Une fois là-bas il y a des motos  qui vont vous faire passer la frontière guatémaltèque. Le prix c’est 5 dollars et le laissez-passer est gratuit.

« Il faut prendre un autre bus depuis la frontière guatémaltèque que tu vas payer 37 dollars pour Tapachula. »

 

A Guatemala il n y a pas d’autorisation tu as juste le choix  entre prendre un guide ou risquer d’y aller seul.

Le prix pour le guide c’est 300 dollars pour 24 heures de route.

« Une fois arrivé à Tapachula tu as trois possibilités pour aller à Mexico City.

Prendre un vol, prendre un guide, ou prendre le bus du maire de Tapachula. Le bus est gratuit mais tu dois t’inscrire et attendre une semaine pour pouvoir quitter, ou soudoyer 100 dollars aux  responsables pour aller le même jour. »

Ibrahima dit avoir payé 1500 pésos ( 100 dollars) à la police mexicaine pour aller à Mexico City.

Afin de déjouer les contrôles de police, le bus affrété par d’autres passeurs passe par la forêt tropicale. Abdoulaye garde un mauvais souvenir de cette traversée : après une journée de voyage, le bus  a été arrêté par un gang mexicain, deux hommes encagoulés sont entrés et ont demandé 500 pesos à chaque voyageur.

Après avoir été mis en cellule pendant 9 heures de temps, Abdoulaye a été libéré  par la police mexicaine.

Après il a reçu une autorisation de sortir du pays d’ici 20 jours. Et c’est la police mexicaine qui les a trouvés un bus pour aller à Mexico City.

Arrivé à la Gare de Mexico, Abdoulaye a pris un taxi  qu’il a payé 100 pesos pour aller à Sonata (frontière mexicaine).

Une fois là-bas il a payé un Ticket 2 783 pesos.

L’une des dernières étapes de ce périple il faut payer 5500 pesos aux guides pour entrer dans le camp.

Dans le camp ils vont récupérer tous vos bagages.

Abdoulaye dit avoir payé billet de 500 $ pour aller à l’aéroport  de Phénix pour aller à Détroit.

 

La traversée du Mexique

 

Les milliers de migrants qui tentent de gagner les Etats-Unis risquent l’enlèvement par des groupes criminels qui les exploitent ensuite.

Au mois de mai dernier, la police de l’Etat de Sonora (Mexique), frontalier des Etats-Unis, a délivré 113 migrants de différentes nationalités qui étaient détenus par des criminels.

Pour réussir la traversée des frontières, il faut faire trois jours de route en passant par la forêt, chacun des passagers a dû donner 260 dollars aux passeurs.

 

Un autre trafiquant est alors venu les chercher pour les emmener à Tapachula, première ville mexicaine après la frontière, contre 300 dollars.

 

Pour éviter les gangs mexicains certains migrants préfèrent emprunter la route maritime.

Au mois d’août dernier plusieurs Sénégalais, qui essayaient de rejoindre clandestinement les Usa, et qui ont emprunté la voie du Nicaragua, ont péri en mer dans un chavirement.

Il y avait 17 Sénégalais, malheureusement il n y a eu qu’un seul survivant qui venait de Matam.

 

Beaucoup de migrants clandestins échouent dans cette ville pauvre du Chiapas. Selon les sources, ils seraient entre 30 000 et 80 000, dont une majorité d’Haïtiens, à attendre un visa de réfugié ou un visa humanitaire. 

 

 

Le calvaire dans les camps de réfugiés

 

 

Les exilés sont généralement pris en charge par les autorités locales (dont la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés) ainsi que par des organisations partenaires des Nations unies. Selon plusieurs migrants sénégalais, le temps d’attente peut varier de deux semaines à deux mois, tandis que d’autres réfugiés font l’impasse sur les services d’immigration de Tapachula et poursuivent le périple.

Restait la difficile traversée du mur séparant les États-Unis du Mexique, gardé en permanence par des patrouilles de la police américaine. Ils ont dû s’y reprendre à plusieurs fois pour le franchir, via un passage montagneux, à un endroit où le mur s’interrompt.

D’autres sont passés par un canal depuis la frontière mexicaine.

Aussitôt arrivés sur le sol des États-Unis, ils ont été interceptés par les gardes frontières, et placés en détention. Après des formalités et un rendez-vous avec un juge, auquel ils ont notamment expliqué les raisons de leur venue, ils ont été remis en liberté.

 

La mafia des agences de voyages

 

Au mois de juin dernier un  agent de voyage  d’origine guinéenne a été placé sous mandat de dépôt à la suite d’une plainte d’une de ses victimes. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux portant sur un document administratif avec deux de ses complices.

Il a écopé trois mois de prison ferme pour avoir arnaqué ses clients d’une valeur avoisinant les 32 millions de F CFA.

La victime qui a porté plainte affirme avoir vendu un des terrains qu’il a hérité de son défunt père.

Ses deux acolytes ont chacun écopé un mois ferme à la maison d’arrêt de Reubeus.

Au mois d’août dernier un autre agent de voyage né à Kaolack a été déféré au parquet par la DIC  à la suite d’une plainte du nommé Seydi Aliou Seck. Il est aussi  poursuivi pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux portant sur un document administratif.

Le mis en cause avait promis au plaignant de faire voyager son frère au Nicaragua contre remise de la somme de 3,4 millions de francs CFA. Mais dès qu’il a encaissé les fonds, il a disparu de la circulation. Pire, avant de fondre dans la nature, M. Dia, qui se fait également appeler M. Ndiaye, remet à sa victime présumée un billet d’avion de la compagnie Iberia et une décharge accompagnée de la copie d’une pièce d’identité du nom de M. Ndiaye.

En se rendant à l’agence de voyage émettrice du billet, afin d’en vérifier l’authenticité, Seydi Aliou Seck apprend que celui-ci a été vendu à un autre.

Il se plaint auprès de Dia et demande à être remboursé. Le mis en cause verse dans le dilatoire avant de disparaître, d’après les conclusions de l’enquête.

À la suite de la plainte de Seck, Dia a été arrêté. Il apparaîtra que la pièce d’identité jointe à la décharge établie pour le compte du plaignant, était du toc.

Face aux enquêteurs, l’agent de voyage passe à table. Il reconnaît avoir reçu les 3,4 millions de francs CFA en question. Mais, il se défausse sur un certain A. A. Niasse.

Ce dernier avait mis en rapport Seydi Aliou Seck avec M. Dia. Niasse avait une fois reçu de Dia un billet pour le Nicaragua et son voyage s’était bien déroulé, d’après l’auteur de la plainte.

Lors de son audition, M. Dia avance que le billet lui a été envoyé par Niasse via le gérant d’un cybercafé et qu’il ignorait qu’il a été déjà émis pour quelqu’un d’autre. Il affirme que la même personne lui a remis la fausse pièce d’identité et suggéré de l’utiliser pour son business. Il ajoute avoir réparti l’argent du plaignant en trois parts : 775 000 francs CFA pour A. A. Niasse, le même montant pour lui et 1 million 850 mille francs CFA pour l’achat du billet en toc.

M. Dia a été présenté au procureur de la République. S’il est placé sous mandat de dépôt, il va souffler sa 26e bougie, dans la pénombre d’une Maison d’arrêt et de correction.

Quant à son complice présumé, les enquêteurs ont découvert qu’il vit actuellement aux États-Unis.

Le 09 Aout dernier au palais de justice  de Dakar s’est ouvert le procès  d’un guide religieux  aux répond aux initiales de MCF. Il promettait des billets d’avion et des autorisations à 3 millions FCFA aux candidats pour un voyage vers le Nicaragua.

Au total (4) candidats à l’aventure se sont fait escroquer plus d’une dizaine de millions de francs CFA par le sieur M. C. Fall qui s’identifie comme chef religieux. Il a été attrait, le 9 août, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance au préjudice de B. Cissé, M. Pouye, M. Mbaye, N. Mbengue et O. Fall.

Les faits remontent au mois d’avril dernier lorsque le prévenu a réussi à se payer les services de candidats au voyage vers le Nicaragua sauf N. Mbengue qui lui, voulait se rendre en France. À la barre, les quatre (4) plaignants se sont succédé pour relater les faits.

B. Cissé qui a pris en premier la parole, a raconté que le mis en cause âgé de 29 ans, M. C. Fall lui a proposé un voyage vers le Nicaragua, un pays en Amérique centrale, une nouvelle destination que les aventuriers de l’immigration exploitent pour se rendre aux Etats-Unis, moyennant des sommes d’argent pour les frais de voyage et les documents y afférents.

  

« Il m’a demandé 3,4 millions FCFA pour me permettre d’avoir un billet dans une agence de voyage. Je lui ai remis 2,7 millions FCFA pour les démarches mais aux dernières nouvelles, le voyage a été annulé », a expliqué B. Cissé.

Pour sa part, M. Pouye a confié lui avoir remis la somme de 1,7 million FCFA pour entamer les procédures de voyage.

« M. C . Fall m’a fait croire qu’il amène des gens en Europe et que cela nécessitait juste l’achat d’un billet et une autorisation pour pouvoir voyager vers le Nicaragua pour espérer se rendre aux Etats-Unis », a-t-il dit.

Pour son cas, N. Mbengue voulait obtenir un visa et par la même occasion, un billet de voyage pour la France.

« M. C. Fall m’a fait savoir qu’il avait les billets pour l’Europe et m’a promis le visa dans les plus brefs délais. Je lui ai donné 2,850 millions FCFA et il m’a donné la date du 29 avril pour le départ », a expliqué le plaignant.

Pour le dernier, M. Mbaye, le prévenu est allé jusqu’à les conduire aux Almadies où est logée l’agence de voyage qui devait s’occuper de tous les services du voyage.

« Je lui ai donné 3,8 millions FCFA en tout et c’est aux Almadies qu’il nous a amené pour notre prise en charge », a soutenu M. Mbaye.

Interpellé sur les déclarations des plaignants, l’accusé récidiviste pour les mêmes faits a cherché à clarifier cette affaire.

« J’ai essayé de les aider en cherchant à amener des clients pour l’agence », a-t-il d’emblée confié avant d’être invité à clarifier l’appartenance de l’agence dont il parle.

« Le propriétaire de l’agence a pris la fuite. Ils le connaissent tous, tout l’argent qu’il m’ont donné, je l’ai remis à ce dernier. Je ne leur ai jamais dit que je leur trouverai des billets et des autorisations pour un voyage vers le Nicaragua. C’est l’agence qui vend les billets et leur donne en même temps les autorisations », a confié à la barre M. C. Fall. Pour leur part, les plaignants ont tous soutenu ne pas connaitre le propriétaire de l’agence et le mis en cause servait de trait d’union entre eux et celui-là, d’ailleurs, certains d’entre eux ont expliqué ne l’avoir jamais rencontré.

« M. C. Fall nous promettait des billets à 2,4 millions FCFA », a souligné un des trois (3) candidats au voyage vers le Nicaragua en clarifiant que c’est le jour du départ qu’ils ont tous reçu un appel de M. C. Fall qui les a informés de l’annulation du voyage pour défaut de documents complémentaires.

« Chacun d’eux a reçu son billet de voyage et c’est le sieur N. Mbengue qui m’a joint pour me dire qu’il ne pouvait pas voyager avec le billet qu’il avait reçu. Je lui ai proposé un autre billet pour le 15 juin », a expliqué l’accusé.

Le parquet qui relève la complexité de cette affaire, a sollicité le renvoi du dossier pour mieux l’apprécier mais la présidente du tribunal a jugé de la réunion de suffisamment d’éléments pour poursuivre les débats.

Dans sa plaidoirie, la partie civile a relevé les manoeuvres de l’accusé tendant à abuser de ses clients. Pour l’avocate, M. C. Fall a lui même approché ses victimes pour leur proposer ses services dans un contexte marqué par une récurrence de départ des jeunes vers l’eldorado.

« Les billets que le prévenu a donné à mes clients ne comportent aucun nom d’agence de voyage. Nous savons tous que ce ne sont pas des billets mais de simples feuilles. Ces gens-là sont ses énièmes victimes. Il n’a jamais nié avoir reçu les sommes d’argent », a soutenu le conseil qui réclame 15,5 millions FCFA en guise de dommages et intérêts pour le préjudice subi.

Le parquet a requis une peine exemplaire à la hauteur des faits en rappelant que le mis en cause a, dans les mêmes circonstances, un autre dossier en instruction pour des faits similaires.

La défense quant à elle, a défendu l’authenticité des billets que son client a livrés aux candidats du voyage.

« Ces gens ne peuvent pas se prévaloir de leur propres turpitudes. Mon client les accompagnés à trouver des billets et ils ont tous reçu leurs billets », a expliqué l’avocat qui réclame la relaxe de M. C. Fall.

L’affaire a été mise en délibérée le 16 août passé.

Pour finir l’enquête une source nous a raconté une histoire  assez insolite entre deux amants.

Un émigré sénégalais qui entretenait une relation amoureuse avec une sénégalaise s’est vu arnaqué par cette dernière.

Une somme de 6 millions de F CFA pour acheter un billet de Nicaragua.

Notre source nous a aussi soufflé que la fille avait une boutique d’une valeur de 13 millions de FCfa et c’était l’homme qui avait financé la boutique, sans parlé des sommes qu’il l’envoyait tous les fins du mois.

Aux dernières nouvelles la fille se trouvait au camp des réfugiés situé à la frontière des États Unis.