Coupe du Monde : Retour sur quelques anecdotes en demi-finales

Un joueur perd son short au moment de tirer un penalty;

Un président milite pour la levée d’une suspension avant une finale;

Garrincha qui aurait pu devenir l’ennemi public numéro 1 à Santiago.

Les images du terrible choc entre Toni Schumacher et Patrick Battiston. À peine entrée en jeu, le numéro 3 français se retrouve sur le carreau : deux dents cassées, trois côtes fêlées et une vertèbre endommagée. Le gardien de la RFA n’écope pourtant d’aucune sanction.

Gascoigne, Thuram, Ronaldo et Cannavaro au centre de curieuses anecdotes.

Retour sur quelques anecdotes qui ont marquées l’histoire des demi-finales de la coupe du monde.

 

France 1938

L’Italie s’impose 2-1 face au Brésil et valide son billet pour la finale. Giuseppe Meazza signe le but de la victoire, sur penalty. Mais dans cet exercice, la concentration d’Il Balilla (« le Petit Garçon ») est mise à rude épreuve.

Alors que l’attaquant italien se prépare à tirer, l’élastique de son short, déchiré un peu plus tôt pendant le match, finit par céder. Contraint de le retenir d’une main, Meazza réussit tout de même à tromper Walter, pourtant considéré comme un spécialiste de ce genre d’exercice.

 

Chili 1962

 

Garrincha aurait pu devenir l’ennemi public numéro 1 à Santiago. Depuis le début de la compétition, l’insaisissable ailier brésilien sème la panique dans les défenses avec ses dribbles venus d’ailleurs. Il participe d’ailleurs au succès de son équipe face au pays hôte (4-2) en signant un doublé et une passe décisive… avant d’être exclu. Loin de s’en formaliser, les Chiliens tombent sous le charme de celui que l’on surnomme la Joie du Peuple.

 

En apprenant que ce carton rouge le prive d’une participation à la finale, le public prend fait et cause pour son héros. Le président chilien Jorge Alessandri en personne décide de plaider la cause de l’international brésilien. Il sera finalement entendu… au grand barrage des Tchécoslovaques.

 

Espagne 1982

 

 

Tout le monde a encore en mémoire les images du terrible choc entre Toni Schumacher et Patrick Battiston.

 

Harald Schumacher a violemment percuté Patrick Battiston à la 57e minute du match. (L’Equipe)

 

 

À peine entrée en jeu, le numéro 3 français se retrouve sur le carreau : deux dents cassées, trois côtes fêlées et une vertèbre endommagée. Le gardien de la RFA n’écope pourtant d’aucune sanction. Pire encore, à la grande colère des Bleus, Schumacher ne semble peut-être s’émouvoir du sort de sa victime. Tandis que Battiston est soigné sur le terrain, il s’impatiente ouvertement.

Lors de la séance de tirs au but, le gardien ouest-allemand repousse les tentatives de Didier Six et de Maximum Bossis pour envoyer la RFA en finale.

 

Italie 1990

 

Après la Beatlemania, place à la Gazzamania ! Paul Gascoigne est sur un petit nuage depuis le début de la compétition. Grâce à ses prestations inspirées, les Three Lions sont de retour en demi-finales, 24 ans après.

 

 

 

Averti à la 98e minute du match contre l’Allemagne de l’Ouest, le milieu de terrain anglais comprend qu’il ne participera pas à la finale, même en cas de qualification. Très ému, le jeune homme ne parvient pas à retenir ses larmes.

« Quand j’étais enfant, je rêvais de disputer un jour une Coupe du Monde. Ce rêve, je l’ai vécu en Italie. Quand l’arbitre m’a donné ce carton, j’ai eu l’impression de me réveiller brutalement. »

« J’étais terriblement triste pour lui », ajoute le sélectionneur Bobby Robson. « J’ai tout de suite compris ce que ça signifiait. C’était une tragédie : pour lui, pour moi, pour le pays et pour le football. Il était tellement doué… et il avait été tellement bon contre les Allemands.  »

Ce fait de jeu propulse sa popularité vers de nouveaux sommets. « C’est bien la première fois que quelqu’un devient un héros national et un futur millionnaire en pleurant », constate avec acidité The Independant. « C’est la magie de notre époque. Pleurez et le monde pleurera avec vous. »

 

France 1998

 

Lilian Thuram n’a trompé le gardien adverse que dans une seule de ses 142 sélections en équipe de France.

 

 

Son bilan en club n’est peut-être plus prolifique : le Français est alors au milieu d’une séquence qui le verra s’inscrire un mais en 11 saisons. Pourtant, ce jour-là, il fait mouche à deux reprises. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le latéral un moment bien choisi. Thuram marque du pied droit avant de doubler la mise du pied gauche, offrant ainsi à la France une courte victoire (2-1), après avoir concédé l’ouverture du score à la Croatie.

« Ma mère était en tribunes », explique l’intéressé. « Quand on lui a dit son fils avait marqué, elle n’arrivait pas à y croire. Quand on lui a dit que j’avais encore marqué, elle s’est évanouie. C’est une histoire vraie ! »

Pour le match entre la France et le Paraguay, en huitième de finale, Thuram était donné buteur à 40/1 par les bookmakers soit six fois et demi la cote… de José Chilavert, le gardien de but paraguayen (6/1) .

 

Corée/Japon 2002

 

 

« On ne parlait que de ma blessure à la jambe. Les journalistes se demandaient si je jouais la demi-finale », raconte Ronaldo. De fait, au tour précédent, O Fenômeno n’a pas terminé le match contre l’Angleterre.

 

« Ça commençait à m’agacer. Pour me changer les idées, je me suis coupé les cheveux. J’ai demandé à mes coéquipiers ce qu’ils en pensaient et ils m’ont répondu : ‘C’est atroce. Tu ne peux pas rester comme ça ».

« Je me suis dit que c’était une bonne idée. Et effectivement, les journalistes ont complètement oublié ma blessure. On ne me parlait plus que de mes cheveux. Je pouvais enfin me détendre. »

Libéré par la paire de ciseau de Dida, le gardien remplaçant, Ronaldo se charge d’inscrire l’unique mais de la victoire du Brésil sur la Turquie. « C’est vrai que c’était atroce », reconnaît Ronaldo. « Je m’excuse auprès de toutes les mères qui ont vu leur fils adopter la même coiffure à cause de moi ! »

 

Allemagne 2006

 

Compte tenu de son gabarit, Fabio Cannavaro aurait pu devenir le nouveau Frankie Dettori [un célèbre jockey au Royaume-Uni]. Per Mertesacker, surnommé BFG, aurait été tout à fait à sa place sur un terrain de basket, aux côtés de Dirk Nowitzki.

 

 

 

 

Mais ce jour-là au Westfalenstadion, la taille importe peu. L’Italien, 22 centimètres de moins que l’Allemand sous la toise, remporte un duel décisif dans le temps additionnel.

Le Napolitain suit son propre dégagement, gagne un deuxième duel contre Lukas Podolski et lance un contre dévastateur, au terme sauvegardé Alessandro Del Piero inscrit le mais le plus tardif de l’histoire de la Coupe du Monde. L’Italie est en finale !