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Prix Goncourt 2021 : comment en 24 heures Mohamed Mbougar Sarr est passé de héros national à un écrivain crapuleux aux yeux de certains internautes

Le jeune écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr avec son prestigieux prix littéraire français de l’Académie Goncourt est au centre d’une grosse polémique sur les réseaux sociaux notamment sur (Twitter) et le Fil d’actualité (Facebook) sénégalais. Alors que le jeune auteur est en train de pavaner devant les écrans et essaie de réaliser ce qui lui arrive, certains de ses compatriotes lui ont rappelé ses positions controversées sur la brûlante question de l’homosexualité (qui a toujours fait écho au Sénégal), dans son troisième roman « De purs hommes », publié en avril 2018.

« On estime la grandeur d’un livre que quand il fait l’objet d’opinions controversées » disait Alphonse Lamartine. L’œuvre fictive qui a valu à Mohamed Mbougar Sarr le plus prestigieux prix littéraire français a t-elle cette dimension dont parlait le penseur français ? Quoi qu’il soit elle fait l’objet d’opinions controversées.

Une interview qu’il avait accordée au site Le Monde et de son article très controversé qu’il avait écrit il y a huit ans pour parler des Sénégalaises mal maquillées de Paris et le « Grand bal » de Bercy de Youssou Ndour, « Le Drame de ce 12 octobre » ont suffi à jeter le jeune Ancien Enfant de Troupe (AET) en pâture à la meute d’internautes qui se sont autoproclamés « Défenseur des pratiques religieuses et cultuelles du Sénégal ».

Capture d’écran d’un extrait de l’interview de Mohamed Mbougar Sarr

D’abord sur WhatsApp les débat poussent comme du chiendent dans les groupes.

Sur Twitter plusieurs internautes n’ont pas raté l’occasion pour retirer leurs félicitations après avoir jeté un coup d’œil sur le livre du jeune lauréat.

Mbougar, le raciste
SIX, n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, l’auteur de « La plus secrète mémoire des hommes », peut aller voir ailleurs avec son prix. Si c’est ce qu’il pense de sa propre communauté. En référence au texte cru de Mbougar sur ses compatriotes.

Capture d’écran du tweet supprimé de @NSIXCISS

Le même SIX est revenu à la charge ce jeudi pour comparer les propos du jeune auteur sénégalais aux remarques racistes de l’ancien Président français, Jacques Chirac: « Une grouillante négraille y mijote… ça sent la joie et l’Oignon » Visage avec des larmes de joie l’équivalent du Bruit et l’Odeur de Chirac .. Goncourt mes c*** », écrit-il sur Twitter.

Pour rappeler le contexte de cette comparaison, « Le bruit et l’odeur », c’est une expression extraite d’un discours de Jacques Chirac prononcé le 19 juin 1991 et connu comme Le Discours d’Orléans. … Le bruit et l’odeur en question désignaient des désagréments supposément causés par certaines personnes immigrées en France.

Mbougar est-il Pro-Lgbt ?

Une interview qu’il avait accordée au média français « Le Monde » a créé une onde de choc après que plusieurs internautes l’ont partagée dans les différentes plateformes.

Plusieurs d’entre eux pensent que le jeune écrivain est un pro LGBT comme ce « Nico Le Blaugrana » qui a tout simplement « retiré » ses « félicitations » à Mbougar, après avoir lu un extrait de la « fameuse » interview de son compatriote avec Le Monde. « #MbougarSarr même s’il y a une seule phrase qui fait l’apologie de l’homosexualité dans un livre de 5.000 pages, le livre entier est a banir (Sic) ! Je retire carrément mes félicitations et je le regrette énormément », a-t-il écrit pour légender un passage de l’entretien.

Sur Facebook, le débat fait écho

Un dénommé Tahirou Sarr, établi à Paris (selon une indication géographique sur sa page Facebook) explique pourquoi, selon lui, Mbougar a été primé. « En France le nègre et le musulman ne sont décorés que quand c’est pour la promotion de la Liberté sexuelle ou la Profanation de la Religion musulmane… Cependant l’émotion demeure toujours Négre », écrit-il sur son mur.

Les vidéos de la fête bien qui ont suivi la consécration du jeune auteur sénégalais de 31 ans, dans un restaurant parisien, ont été partagées sur les « Stories » de certaines de ses connaissances. Mbougar Sarr jubile avec ses amis et camarades écrivains comme Elgas, Fary Ndao, Fewline Sarr (qui a coédité son dernier livre) ce Prix Goncourt qui le place aussi bien au sommet de la Littérature française qu’au centre d’une énorme controverse dans son propre pays.

D’autres internautes évoquent le fait que certaines personnes parlent de Satire sur son article qui n’a pas du tout raté certaines femmes sénégalaises.

C’est le cas de cet internaute Gorgui A Diouf qui demande l’avis des experts en satire au sujet de Charlie Hebdo.

l’ONG Jamra qualifie cette clameur d’hyper médiatisation sur sa page Facebook.

Capture d’écran de la publication de l’ONG Jamra Islamique sur la récompense de Mohamed Mbougar Sarr
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1778968988959059&id=100005379240618

Après tout c’est un honneur pour le Sénégal selon certains internautes, il a mérité les félicitations du peuple sénégalais. Ce qui ne veut, en aucun cas, dire que ce dernier adhère à ses idées d’ouverture et de libertinage comme la si bien expliqué le journaliste Mame Goor Ngom sur sa page Facebook.

Capture d’écran de la publication sur Facebook du journaliste Mame gaur Ngom au sujet du Goncourt 2021

« Il serait peut-être utile de dire à l’Ong Jamra que le prix Goncourt consacre essentiellement ou exclusivement des romans et des romanciers. Je me demande si Cheikh Anta Diop et Léopold Sédar Senghor qu’elle cite dans son communiqué, ont écrit des romans éligibles au Goncourt. Je n’ose pas croire que Mame Matar Gueye si cultivé, pense comme beaucoup de Sénégalais, que tous les livres sont des romans. En tout cas, nous attendons avec impatience qu’il termine sa lecture de « La plus secrète mémoire des hommes ». Et qu’il nous revienne avec sa note très attendue, a réagi le journaliste sur sa page Facebook.

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10227255047701081&id=1205894313

L’écrivain chevronné Boubacar Boris Diop n’a pas raté l’occasion pour féliciter son compatriote sénégalais sur Twitter.

Khadim Diakhate

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