Ousmane Sonko lance un appel au calme

Sachant que son audition est imminente, Ousmane Sonko a fait hier un live via sa page Facebook, pour parler de l’affaire de viol présumé l’opposant à Adji Sarr. Le leader du Pastef qui demande à être auditionné la semaine prochaine, a appelé ses camarades et sympathisants au calme, pour éviter le syndrome de mars 2021.

Le maire de Ziguinchor, aurait-il, retenu les leçons de sa dernière convocation au tribunal qui avait débouché sur les manifestations de mars 2021 avec au moins 14 morts ? En tout cas, dans un live publié hier sur sa page Facebook, Ousmane Sonko qui a parlé de sa prochaine audition qui aura lieu très bientôt et, a appelé au calme. « Si le juge me convoque pour une audition et je sais que ce sera pour très prochainement, je vous demande chers camarades et sympathisants, de rester chez vous. Que personne ne sorte dans la rue ou ne vienne au tribunal, car c’est une simple audition » a lancé Ousmane Sonko. Néanmoins, il leur a demandé de « rester mobiliser » car selon lui, « tant qu’ils appliquent la justice, il n’y aura pas de problème, mais s’ils veulent faire du forcing, on fera face ».

Le leader du Pastef qui reste convaincu que l’Etat a peur de ce dossier qui est en réalité « vide », estime que « le juge ou la justice ne doit pas être la prolongation de la stratégie politique de l’Etat ».

S’insurgeant contre le fait que la partie adverse fasse le tour des télés et des radios pour jeter le discrédit sur lui, Ousmane Sonko, n’a pas manqué de dire qu’il ne va plus accepter cela. Il est ainsi revenu sur sa dernière sortie, où il dit, qu’il n’allait plus jamais se rendre au tribunal pour émarger. « En disant cela, je voulais les amener à traiter le dossier tout de suite et maintenant. Ce dossier n’est pas une affaire compliquée qui nécessite de faire convoyer de l’étranger des témoins ou autre chose. C’est un dossier facile. Il est temps qu’on le vide, pour passer à autre chose » a dit le leader du Pastef. Selon lui, il détient toujours son passeport, mais n’est pas intéressé par des voyages. Il a à ce propos rappelé qu’à plus d’une fois, ces « avocats ont envoyé des correspondances au juge qui n’a jamais daigné répondre, sauf après ma première sortie médiatique ».

Estimant qu’il y a un grand fossé entre ce qui se dit au niveau des radios et des plateaux de télévisions et la réalité, Ousmane Sonko a indiqué qu’il y a « beaucoup de choses que je ne peux pas dire pour le moment, mais au moment venu, vous verrez ce qui s’y trouve. C’est pourquoi, ils ont peur du dossier ».

Voulant vaille que vaille être entendu dans ce dossier qui n’a que trop duré, le leader du Pastef pense que la justice ne devait pas attendre qu’il fasse une sortie médiatique, pour enfin faire bouger les choses. Il a ainsi demandé au peuple de ne plus accepter qu’on retienne le dossier, car la phase d’instruction est dépassée depuis. Il en veut pour preuve, « depuis ma dernière sortie, en moins de 10 jours, le juge a entendu tout ceux qu’il devait entendre et il ne reste que moi à auditionner ».

Selon lui, « si je n’avais pas parler, il n’allait jamais se remuer. Il a fallu que je tape sur la table. Mais j’ai réussi car j’ai eu ce que je voulais. La semaine dernière, mes avocats m’ont appelé pour me dire que le juge les a appelés pour trouver un compromis sur la date de mon audition ».

Actuellement à Dakar, le maire de Ziguinchor se dit même prêt à annuler son billet de retour pour être entendu. C’est ainsi dit-il, « Je leurs ai proposé de m’entendre le mardi (Ndlr) hier. Mais finalement, cela ne s’est pas passé comme prévu et c’est du ressort du juge. J’ai encore proposé à mes avocats, la semaine prochaine c’est-à-dire le 6 avril prochain, mais on n’a pas encore eu de réponse ».

Estimant avoir été interpellé par plusieurs personnes y compris des autorités de ce pays qui ne veulent certainement pas que le syndrome de mars 2021 se reproduise, Ousmane Sonko qui estime ne pas vouloir « affaiblir une quelconque institution judiciaire » a calmé le jeu.