Chronique – Viols des jeunes filles à Touba : Le Silence est lourd !
36 ou 27, le chiffre n’est plus important. Les vies détruites le deviennent dans cette situation. L’acte est ignoble, horrible, terrible et pénible à imaginer. De ces images qui circulent et pullulent les réseaux sociaux, la désolation demeure le sentiment le mieux partagé. Violer des âmes innocentes et des vies décentes dans la demeure où tu étais censé enseigner la connaissance et la bienséance, il faut être un… désolé rien ne définit les insanités portées sur ces jeunes filles.
Dommage que le bruit causé par ces maux et le cri de cœur des victimes soit en résonnance de tonneaux vides dans les oreilles des autorités territoriales et surtout du Ministère de la femme et de l’enfant. Comment cela se fait-il que les ONG et les mouvements qui soutenaient Adji Sarr tarde à réagir ? Ou bine ils choisissent leur combat ? Alors que ses victimes sont encore enfermées par la société et les jugements dont elles sont assujetties.
Quatre d’entre elles ont des troubles mentaux et jusqu’à présent aucune prise en charge psychologique.
Difficile pour elles, de ne pas subir le lourd regard de leur entourage. Comment elles vont s’en sortir dans une société où le devenir des femmes victimes de viol n’est pas encore défini au clair ? La stigmatisation est le maître-mot. Peu d’alternatives à envisager. Impossible de se confier afin de dévoiler le vrai visage de nos bourreaux. Elles se taisent et toisent les murs, fuyant. Fuyant, le jugement des-uns et les autres (violeurs), restent en scelle, à la recherche de leurs prochaines victimes. Tout simplement, parce qu’ils n’ont pas été dénoncés. Mais à qui en parler ? A qui s’exprimer ? Si de prime abord, on ne nous écoute pas. La question du viol est encore en phase d’interrogations dans notre pays. L’affirmation des personnes qui doivent la traiter reste à désirer. Et pourtant le désir des victimes n’est autre que de diminuer leur nombre, jusqu’à le réduire à 0. Mais cet objectif reste inatteignable si les coupables sont encore en cavale ou que la situation soit prise de façon banale.
D’une, de deux, de trois, il en arrive à 27 puis à 36, sans qu’il se soit arrêté, sans qu’il soit arrêté. L’échec est criant. La déception s’écrit en grand. Il est temps de s’asseoir et de s’arrêter sur ce fléau qui ne cesse de détruire des générations. Être écouter, c’est tout ce dont la première victime avait besoin pour stopper l’hémorragie. Là, le sang coule sans arrêt. Les larmes refusent de sécher. Chaque jour qui passe, le malheur ne cesse de s’épancher sur nous. Plus de promesses attendues chères autorités, la messe est déjà dite. Il est temps de s’y mettre pour ne plus avoir à revivre cela.
Ces 36 filles ont besoin d’aide. Des avocats, des psychologues, des médecins et des fonds pour acheter des médicaments !
Honte à nous !
