Crise ouverte à la RTS : Les syndicats dénoncent la gestion de Pape Alé Niang

Le climat social à la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) atteint un point de rupture. Les syndicats SYNPICS et SYNPAP sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « dérive managériale grave » menaçant l’avenir de l’audiovisuel public. Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, les travailleurs fustigent une gestion marquée par des décisions autoritaires et des lacunes structurelles.
Accusations de népotisme et de conflits d’intérêts
Au cœur de la contestation, les syndicalistes pointent du doigt des pratiques de gestion jugées opaques. Ils dénoncent notamment l’attribution du marché du « Village de la CAN » au frère du Directeur général, Thierno Niang, au mépris des directions techniques et commerciales de la maison. Selon les syndicats, cette implication d’une personne étrangère à la structure dans des activités relevant exclusivement des agents de la RTS constitue un « conflit d’intérêt manifeste ».
De plus, la nomination d’un proche, non agent de la RTS, à la Direction de l’approvisionnement et de la Logistique (DAL) est perçue comme une manœuvre pour contourner les organes de contrôle interne. Ces dérives sont, selon les travailleurs, corrélées à une tentative avortée de dissoudre les instances de régulation interne de l’entreprise.
La colère des agents s’appuie également sur une dégradation brutale de leurs conditions de travail et de leurs acquis sociaux depuis l’arrivée du nouveau Directeur général : suspension de l’Accord d’entreprise après seulement deux mois d’application, retrait de l’avance Tabaski, pourtant garantie par un prêt de l’État, non-paiement des indemnités des agents réquisitionnés lors des dernières élections législatives, gestion défaillante du parc automobile de la société.
Les syndicats fustigent également un style de vie tourné vers la « jouissance personnelle » au détriment des missions de service public. Ils citent pour exemple le déplacement du Directeur général au Maroc « aux frais du contribuable » alors que l’actualité nationale, notamment la tournée présidentielle en Casamance, exigeait une couverture médiatique optimale.
Face à l’interdiction qu’ils jugent « arbitraire et illégale » de leur point de presse prévu ce lundi 29 décembre 2025 dans l’enceinte de la RTS, les syndicats appellent à une remobilisation totale. Ils invitent l’ensemble des agents, y compris ceux des stations régionales, à arborer des brassards rouges pour marquer leur désaccord.
Malgré les tentatives d’intimidation dénoncées, les travailleurs maintiennent leur détermination à faire entendre leur voix pour, disent-ils, empêcher que la RTS ne « coule » sous le poids de l’incompétence et du mépris.

