fbpx

« On nous a agressées et violées » : des femmes dénoncent les exactions de gendarmes à Bignona

« On nous a agressées et violées » : des femmes dénoncent les exactions de gendarmes à Bignona
"On nous a agressées et violées " : des femmes dénoncent les exactions de gendarmes à Bignona

Une enquête menée par nos confrères de La Voix de la Sud révèle des faits d’une gravité extrême survenus lors des manifestations de 2021 au Sénégal. Selon le maire de Bignona, Bacary Diatta, plusieurs jeunes femmes ont été conduites à la gendarmerie, maltraitées et agressées sexuellement, dans un contexte de forte répression policière liée à la crise politique. Une victime aurait été torturée au point de se faire déboîter la clavicule.

Des violences documentées par les victimes

L’une des victimes raconte :

Je portais un drapeau dans la main gauche lorsque les gendarmes m’ont ordonné de l’enlever. J’ai refusé. Quelques pas plus loin, j’ai entendu un bruit : l’un d’eux m’avait frappée violemment à la nuque. J’ai failli perdre connaissance, je pensais même avoir été tuée sur le coup.
En titubant, j’ai reçu un autre coup de pied et je suis tombée, la tête la première. Ils m’ont ensuite rouée de coups, tout en proférant des menaces d’agressions à la brigade.
Même lorsque l’on me transportait à l’hôpital, le gendarme au volant se permettait encore des attouchements.
Ils m’ont finalement abandonnée dans des buissons sombres avant de repartir. »

Une autre victime témoigne également :
« J’ai été arrêtée avec une amie. Les gendarmes nous ont rasé la tête, frappées et agressées. Ils nous forçaient à manger alors que nous étions rassasiées. Nous avons ensuite été détenues à Ziguinchor pendant quatorze jours. Nous ne pouvions pas identifier nos agresseurs : ils portaient tous des cagoules. Ils nous traitaient comme des animaux. Je veux que justice soit faite ; ils ne doivent pas s’en sortir indemnes. Nous n’avons pas jugé nécessaire de faire un certificat médical car nous ne connaissions pas nos agresseurs et nous pensions qu’il n’y aurait jamais de procès. »

Une violence révélatrice de la répression de 2021

Ces témoignages illustrent l’ampleur de la répression lors des manifestations qui ont secoué le Sénégal en 2021, dans un contexte de forte crise politique et sociale. Les victimes dénoncent non seulement les agressions physiques et sexuelles, mais également l’impunité et l’absence de mécanismes de recours, points cruciaux soulignés par les acteurs de la société civile.

La publication de ces récits par La Voix de la Sud relance le débat sur la responsabilité des forces de l’ordre et sur la nécessité de rendre justice aux victimes.

Khadim Diakhate

Laisser un commentaire